Celler Hidalgo Albert

L’appellation espagnole Priorat a reçu un accueil remarquable de la part des amateurs de vin du monde entier. Totalement inconnue avant les années 1980 (et avec raison puisqu’il s’y produisait un vin rouge oxydé d’une tannicité, disons, éprouvante), il a fallu la vision, l’acharnement et le courage d’un René Barbier pour élaborer un style de vin à la jonction des grands châteauneufs (le cépage grenache majoritaire) et des piémontais (le côté floral et minéral), et créer de toute part une des références au monde en fait de terroir. Mais, en fait, ce n’était qu’une question de temps, puisque du terroir, il y en a, en Priorat : un climat méditerranéen parfait, un rien rugueux; des coteaux en terrasses avec de fortes proportions de schistes; de très vieilles vignes bien adaptées au climat montagneux. Les grands Priorat sont légion maintenant. À des prix stratosphériques. Une majorité de vins au-dessus des 75 $, jusqu’aux 773 $ de l’Ermita d’Alvaro Palacios et autres Clos Erasmus. Il est donc très agréable de trouver du très bon, sinon du grand, à tarif doux pour l’appellation. Et j’ai trouvé avec le Celler Hidalgo Albert, repris de ses parents par le jeune Manolo Hidalgo au milieu des années 2000. Une situation de vigne exceptionnelle entre 350 et 580mètres d’altitude, des vignes de 40 à 70 ans, une culture biodynamique entièrement manuelle et des vinifications artisanales sans interventions ni additifs. Et une entrée fulgurante dans le guide de référence en Espagne, le guide Peňin, avec des notes de 92 à 94 points… Et une sympathique politique de garder le grand vin de la maison un certain temps en cave, pour les mettre en marché à quasi maturité.